Pendant quatre samedis de l'été, l'Atelier 340 Muzeum organise des projections en plein air de vidéos diverses : reportages socio-culturels, vidéos et clips d'artistes.
Le samedi 16 août, l'Atelier 340 Muzeum s'intéresse à plusieurs sujets :
1ère partie - Ville et lumières : regards artistiques sur le tissu urbain de plusieurs villes à travers le vingtième siècle
2ème partie - Lumière, mouvement et photogrammes : travaux qui se confrontent aux caractéristiques spécifiques de l'image cinématographique, dont les légendaires films des artistes Fluxus.
3ème partie - Collection Atelier 340 Muzeum : un choix éclectique de vidéos d'art en lien avec la longue histoire de l'Atelier 340 Muzeum.
Entrée sur la pelouse : 5 €
En cas de pluie, la projection se déroulera dans la grande salle.
Programme 16 / 8 2014
1ère partie : Villes et lumières
Broadway by light, William Klein, 1958 (10'35'')
William Klein consacre son premier film aux néons et aux panneaux publicitaires de la ville moderne, non plus la ville en noir et blanc des avant-gardes européennes des années 1920, mais la ville américaine multicolore et géométrisée de la génération pop.
The Market, Józef Robakowski, 1970 (5')
Utilisant une caméra positionnée sur la place du marché rouge à Lódz, l 'auteur prend deux images toutes les cinq secondes de sept à seize heures. A travers ce procédé il réalise une trace cinématographique du temps réel utilisant des moyens mécaniques. Ce film a influencé l'artiste pour son film Tango.
Tango, Zbig Rybczynski, 1980 (9')
D'un côté, Tango est une 'danse' faisant un commentaire sardonique sur la situation du logement surpeuplé dans les villes polonaises, le pays natal de l'artiste. Au niveau non-politique, ce film est une merveille de la technique chorégraphique et de l'incrustation: chaque acteur étant filmé séparément doit suivre un parcours strictement prédéterminé.
Marseille vieux port, László Moholy-Nagy, 1929 (10'42'')
Dans ce premier film réalisé par Moholy-Nagy, la description documentaire de la vie quotidienne à Marseille débouche sur une étude du célèbre pont transbordeur qui, pour toute une génération de photographes et de cinéastes, fut le symbole même du modernisme.
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CHOCOLAT GLACE (0'10")
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2ème Partie : Lumière, mouvement et photogrammes
A color box, Len Lye, 1935 (4')
L'artiste réinvente ici la technique de dessiner directement sur la pellicule. Il utilise la caméra uniquement pour les cartons-titre au début du film. Les formes abstraites dynamiques sont dessinées a même la pellicule, accompagnées d'une chanson populaire de Don Baretto et Son Orchestre Cubain.
Rythm, Len Lye, 1957 (1')
Mélange d’images analogiques, de trous dans la pellicule et de grattage, condensé en 1 minute. Un documentaire d’entreprise réalisé pour la firme Chrysler. Len Lye transforme la commande publicitaire en un pamphlet sur le travail à la chaîne, un traité intégral du montage et une déclaration d’amour à la résistance vitale. Chrysler ne s’y trompera pas et refusera le film. Quel plus bel hommage rendre à son intelligence énergétique ?
Dream Work, Peter Tscherkassky, 2001 (11')
Dream Work présente moins le contenu d'un rêve que le processus de représentation cinématographique dans sa correspondance au travail de rêve freudien : des mécanismes de distorsion et de densification en référence au matériel de source. Freud décrit la 'compression' des différentes pensées rêvées à travers le travail de rêve ainsi : « les différentes pièces sont tournées, émiettées et rassemblées comme des glaces flottantes ». La démarche expérimentale de Tscherkassky peut se comprendre de la même manière.
Impulsator, Józef Robakowski, 1998 (3')
Un travail du cycle Impulsators qui a été commencé en 1971 avec le film Test I. Une image de lumière fluctuante est accompagnée par la musique deLeszek Knaflewski. Les effets synchroniques et asynchroniques résultant de cette superposition ne peuvent pas être complètement contrôlés par le réalisateur.
Attention : Light !, Józef Robakowski / Wieslaw Michalak, 2004 (5')
Cette vidéo est un remake d'un film réalisé par Paul Sharits en 1981 dans l’appartement de Robakowski. La pellicule a été perdue sans être développée. Quelques années après cet événement, Sharits a envoyé des instructions détaillées sur comment refaire ce travail que Robakowski ne réalisa en format digital qu'en 2004 , onze ans après la mort de Sharits.
Wrist Trick (Flux Film n°28), Paul Sharits, 1965 (28'')
Ce film monté dans la caméra, image par image, présente une alternance de photogrammes négatifs et positifs qui montrent un poignet lacéré par une lame de rasoir et l'image d'une banane à moitié épluchée. Tandis que le titre, Tour de poignet, suggère un tour de magie, l'action représentée montre le geste macabre du suicide et le sous-entendu sexuel évoqué par la forme de la banane
Unrolling Event (Flux Film sans numéro), Paul Sharits (5'')
Dans ce film à l'humeur très caustique, Sharits donne le mode d'emploi, image par image et mot par mot, sur l'action de déféquer. Entre chaque mot apparaît une série de trois photogrammes identiques entrecoupés de deux cartons blancs.
Artype (Flux Film n°20), George Maciunas (2'40'')
Ce film retranscrit un type d'expérience psychédélique. Réalisé sans caméra, le film combine sa version positive et sa version négative et constitue un essai graphique. Évitant la relation traditionnelle caméra-laboratoire-projecteur, Maciunas semble avoir appliqué les motifs directement sur la bande transparente.
Four (Flux Film n°16), Yoko Ono, 1967 (6'15'')
Connu aussi sous le nom de Bottoms, Four est, selon Yoko Ono, un film engagé pour la paix. Il se déroule en un interminable inventaire de fesses de personnalités artistiques filmées en gros plan. Le projet initial était de filmer 365 paires de fesses dans l'esprit d'un calendrier. Sous cette plaisanterie se manifeste une idéologie anti-bourgeoise et anticonformiste. Yoko Ono déclare à ce sujet : « ce film, en fait, est comme une pétition sans objet signée par les gens avec leur anus. »
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CHOCOLAT GLACE (0'10")
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3ème partie : Collection Atelier 340 Muzeum
Irreligia, Jacek Markiewicz (3'20'')
Performance présentée lors de l'exposition Irreligia à l'Atelier 340 Muzeum en 2001.
En guise de travail de maîtrise, l'artiste polonais se montre dans cette vidéo complètement nu aux côtés d'un Christ en bois sculpté qu'il enlace avec amour, langueur et désespoir, dénonçant tout à la fois l'idolâtrie et le mutisme de la poupée de bois.
New Sermon, Oleg Kulik, 1994 (1'27'')
Vidéo d'une performance intitulée 'Christ-Animal : Le Nouveau Testament' qu'il a fait au marché Danilov, un des plus grand marchés couverts de Moscou.Habillé d'une robe, blanche et rouge et d'une couronne d'épines, il s'est placé au milieu des bouchers avec un petit cochon vivant dans ses bras. Les critiques, artistes et clients étonnés s'attendaient à un discours, l'artiste cependant braie. Le travail de Kulik se concentre avec l'esprit brutal et bestial qui selon lui sont les motivateurs des procès sociaux en Russie contemporaine.
Kajak, Roman Signer, 2000 (5'20'')
« J'ai rempli le kayak d'eau. Juste assez pour créer un poids à un bout, lorsque hélicoptère commence à soulever le kayak de l'autre bout. L'hélicoptère a transporté le kajak de Schindellegi à Biberbrugg où il l'a laissé tombé dans un champ.
Once upon a Time, Corinna Schnitt (25')
Dans un salon, à quelques centimètres au dessus du tapis, une caméra tourne doucement en rond. La pièce est vide, personne n’est visible. Soudain, un chat apparaît suivi d’un deuxième. Un chien boit à même un aquarium, un lapin sautille dans la pièce, un oiseau rejoint l’assemblée. Quelque part, un cochon grogne. La pièce connaît un afflux ininterrompu d’animaux. "Once Upon A Time" s’interroge sur l’artificialité, l’inconsistance du comportement humain et sur le contraste entre "nature" et "culture".